L’année 2024 s’annonce cruciale pour les épargnants, déchirés entre le PEA et l’assurance-vie. Choisir entre ces deux placements n’est pas facile, étant donné la différence de fiscalité et de rendement. Le choix dépendra des objectifs individuels et du profil d’investisseur. Explorez les avantages et inconvénients de chaque option, leur taxation, le régime de rachat et l’impact des prélèvements sociaux. C’est le moment de faire un choix éclairé pour optimiser votre patrimoine.
Comprendre le PEA et l’assurance-vie
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) et l’assurance-vie sont deux produits d’épargne qui permettent d’investir sur les marchés financiers tout en bénéficiant d’un régime fiscal avantageux.
Le PEA est un produit d’épargne qui permet d’investir dans des actions européennes. Il offre une fiscalité allégée après cinq ans de détention. Les versements sont toutefois limités à 150 000€.
L’assurance-vie, quant à elle, offre une grande souplesse. Elle permet d’investir dans une multitude de produits financiers (fonds en euros, unités de compte). Elle présente aussi des avantages en matière de succession. Toutefois, pour bénéficier pleinement de ses avantages fiscaux, il faut conserver le contrat pendant au moins 8 ans.
Ces deux produits d’épargne présentent donc des caractéristiques distinctes qui peuvent les rendre plus ou moins adaptés en fonction de vos objectifs et de votre profil d’investisseur.
Les avantages du PEA
Fiscalité avantageuse du PEA
La fiscalité du PEA est l’un de ses atouts principaux. En effet, à l’instar de l’assurance-vie, le PEA bénéficie d’un régime fiscal spécifique, qualifié de « niche fiscale ». Cette fiscalité est très avantageuse notamment pour les personnes souhaitant augmenter leur patrimoine à moyen et long terme.
Durant les 5 premières années, les gains ne sont imposables sur le revenu que lorsqu’un retrait intervient (prélèvements sociaux à 17,2 %). Cela signifie qu’en l’absence de retrait, aucune fiscalité ne s’applique.
Après 5 ans de détention, la fiscalité du PEA devient encore plus intéressante : les gains sont alors totalement exonérés d’impôt sur le revenu.
Les prélèvements sociaux sur un Plan d’Épargne en Actions (PEA) ne s’appliquent pas tant qu’aucun retrait n’est effectué, offrant ainsi un avantage fiscal notable pour les investisseurs.
Cependant, une exception existe pour les revenus générés par des titres non cotés détenus dans le PEA : si ces revenus excèdent 10 % du montant total de ces placements, les prélèvements sociaux seront alors dus.
Cette règle spécifique souligne l’importance d’une gestion attentive des investissements dans les titres non cotés au sein du PEA pour optimiser les avantages fiscaux.
Rendement moyen du PEA
En 2023, le rendement moyen d’un PEA était estimé entre 3% et 7% selon les sources. Certains facteurs peuvent influencer ce rendement, comme la proportion d’actions à dividende détenues. En effet, ces dernières génèrent des revenus réguliers qui peuvent considérablement augmenter la rentabilité du PEA.
Cependant, il convient de noter que le rendement du PEA peut fluctuer en fonction de la performance des marchés financiers. Ainsi, un PEA peut offrir un rendement plus élevé en période de hausse des marchés, mais il peut aussi subir des pertes en cas de baisse.
Le choix d’un ETF adapté à votre stratégie d’investissement peut également avoir un impact significatif sur le rendement de votre PEA. Par exemple, l’ETF Lyxor PEA Monde a été identifié comme l’un des meilleurs ETF à avoir dans son portefeuille en 2024. Il offre une exposition à 23 pays développés et à plus de 1500 entreprises.
En résumé, bien que le rendement moyen du PEA puisse varier, une gestion prudente et judicieuse peut contribuer à optimiser sa performance.
Exonération d’impôt sur le PEA
L’exonération d’impôt sur le revenu est un des principaux atouts du PEA. Après 5 ans de détention, les plus-values sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu. Le PEA assurance offre même la possibilité de convertir le capital en une rente viagère, également exonérée d’impôt sur le revenu. Cependant, les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus.
En cas de retrait avant 5 ans, les gains sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%. Si le PEA est ouvert depuis moins de 2 ans, le fisc prélève 22,5% d’impôts sur le revenu et 19% si le PEA est ouvert depuis plus de 2 ans et moins de 5 ans.
Au-delà de 8 ans, des retraits partiels peuvent être effectués sans clôturer le PEA, permettant de maintenir les avantages fiscaux.
Inconvénients du PEA
Malgré ses nombreux atouts, le PEA souffre de certaines limites.
- Limites d’investissement : Le PEA est principalement destiné à l’investissement en actions européennes. Il ne permet pas d’accéder à un univers d’investissement aussi large que l’assurance-vie (immobilier, fonds en euros, actions internationales…).
- Plafond de versements : Les versements sur un PEA sont limités à 150 000 € (300 000 € pour un couple), ce qui peut être insuffisant pour certains épargnants.
- Manque de flexibilité : En cas de retrait avant 5 ans, le PEA est automatiquement clôturé et les avantages fiscaux sont perdus. De plus, le versement d’une rente viagère est soumis à des conditions strictes.
- Risques de perte : Les investissements en actions sont sujets à la volatilité des marchés. Il faut donc être prêt à accepter un certain niveau de risque.
Les avantages de l’assurance-vie
Fiscalité de l’assurance-vie
La fiscalité de l’assurance-vie dépend de plusieurs facteurs, dont la durée du placement et le montant des versements. En cas de retrait avant 8 ans, un prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé « flat tax », de 30% est appliqué. Au-delà de 8 ans de détention, l’assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal privilégié. Les plus-values sont alors exonérées d’impôt sur le revenu jusqu’à 4 600 € pour une personne seule, et 9 200 € pour un couple. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent.
Rendement moyen de l’assurance-vie
Le rendement des fonds en euros des contrats d’assurance-vie est sujet à des variations. En 2023, il se situait en moyenne à 2,5%, une nette progression comparé à l’année 2022 où il était de 2,00%. Cette hausse est principalement attribuable à l’embellie des marchés financiers. Pour autant, le rendement peut varier significativement d’un contrat à l’autre, les estimations allant de 1,80% jusqu’à 4,50%. Il est donc primordial de se renseigner sur les performances passées du contrat avant de souscrire. Il est toutefois important de rappeler que les performances passées ne présagent pas des performances futures.
Abattement sur les contrats d’assurance-vie
L’abattement sur les contrats d’assurance-vie est une déduction fiscale qui permet de réduire la part de vos gains imposables. Cette mesure est particulièrement avantageuse pour les contrats d’une durée supérieure à 8 ans. Après cette période, un abattement annuel de 4 600 € pour les célibataires, veufs ou divorcés et de 9 200 € pour les couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune est appliqué. Cela signifie que seule la part des gains dépassant ces montants sera soumise à l’impôt sur le revenu. Il est à noter que cet avantage fiscal s’applique quelle que soit la date des versements effectués sur le contrat.
Inconvénients de l’assurance-vie
Tout comme le PEA, l’assurance-vie présente aussi des inconvénients qui doivent être pris en compte lors de la souscription.
- Frais: Les frais sur les contrats d’assurance-vie peuvent être élevés. Ils concernent notamment les frais de gestion, les frais sur versement et les frais d’arbitrage.
- Risque de perte sur les unités de compte (UC): Contrairement au fonds en euros qui garantit le capital investi, les UC comportent un risque de perte en capital car elles sont investies en partie sur les marchés financiers.
- Disponibilité des fonds: Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’argent placé dans une assurance-vie n’est pas toujours disponible immédiatement. En effet, certaines conditions peuvent rendre le rachat (retrait) plus difficile, par exemple en cas de baisse importante des marchés financiers.
- Complexité: Le choix des supports d’investissement et la gestion du contrat peuvent être complexes pour un épargnant novice. Des connaissances en finance peuvent être nécessaires pour optimiser son contrat.
PEA vs assurance-vie : lequel choisir ?
Dans le choix entre le PEA et l’assurance-vie, plusieurs critères doivent être pris en compte.
Premièrement, le profil de risque de l’investisseur. Le PEA, principalement investi en actions, présente un risque plus élevé que l’assurance-vie, dont une part peut être investie en fonds en euros, offrant une garantie de capital.
Deuxièmement, le mécanisme de versements et retraits. L’assurance-vie offre une grande flexibilité, permettant des retraits partiels sans pénalité fiscale après 8 ans. En revanche, le PEA est plus rigide, et tout retrait avant 5 ans entraîne sa clôture.
Enfin, le rendement potentiel. Si le PEA peut offrir un rendement plus élevé en raison de son exposition aux actions, l’assurance-vie offre un rendement plus stable et prévisible, notamment grâce aux fonds en euros.
Il est donc crucial de bien évaluer ses objectifs, son horizon d’investissement et sa tolérance au risque avant de faire son choix.
Quel placement pour quel profil d’épargnant ?
PEA pour les épargnants actifs
Le PEA est particulièrement adapté aux épargnants actifs qui souhaitent investir directement en actions d’entreprises européennes. Il favorise une gestion dynamique et offre une grande liberté d’action. En effet, au sein du PEA, l’épargnant peut sélectionner les actions ou les fonds d’investissement de son choix, à condition de respecter les critères d’éligibilité.
Pour les épargnants avertis, il est également possible d’intégrer des ETFs (trackers), ce qui permet de répliquer la performance d’un indice boursier. C’est donc un produit d’épargne qui nécessite une certaine connaissance des marchés financiers et une implication dans la gestion de son portefeuille.
Enfin, n’oublions pas que le PEA est un produit d’épargne à long terme. Les avantages fiscaux sont acquis à partir de la 5e année de détention du plan, encourageant ainsi une stratégie d’investissement sur le long terme.
Assurance-vie pour une épargne plus souple
L’assurance-vie est reconnue pour sa flexibilité, offrant une épargne disponible à tout moment grâce au rachat partiel. Cette souplesse permet de répondre aux besoins variés des épargnants, que ce soit pour se constituer une épargne de précaution, de prévoyance, ou pour financer des projets spécifiques.
- Elle offre aussi la possibilité d’une capitalisation progressive, grâce à des versements réguliers ou ponctuels, permettant ainsi de construire son épargne à son rythme.
- En outre, l’assurance-vie permet de diversifier les investissements, ce qui peut contribuer à enrichir son capital.
- Enfin, l’assurance-vie est accessible à tous, pour tous les budgets, et vous pouvez décider librement de la fréquence et du montant de vos versements, et du moment où vous souhaitez effectuer des retraits.
Ces caractéristiques font de l’assurance-vie une solution d’épargne souple et efficace.
Comment effectuer un rachat sur son contrat ?
Rachat sur un contrat PEA
Lorsque vous souhaitez effectuer un rachat sur un contrat PEA, plusieurs étapes sont à respecter. Premièrement, il faut bien comprendre qu’un retrait avant 5 ans entraîne la clôture du PEA. Cependant, il est possible d’effectuer un rachat partiel à partir du 5e anniversaire du contrat sans le clôturer. De plus, le gain net réalisé depuis l’ouverture du plan est soumis au prélèvement forfaitaire unique au taux de 30%, dont 12,8% au titre de l’impôt sur le revenu. En cas de rachat partiel, n’oubliez pas que des frais peuvent s’appliquer. Il est donc recommandé de se renseigner auprès de son établissement bancaire ou financier avant toute opération de rachat.
Rachat sur un contrat d’assurance-vie
Le rachat sur un contrat d’assurance-vie peut être partiel ou total. Dans le cas d’un rachat partiel, seul une partie du capital est retirée. Pour un rachat total, l’intégralité du capital est récupérée et le contrat prend fin. Il est crucial de vérifier les conditions d’acceptation du bénéficiaire avant d’initier un rachat. Pour effectuer un rachat, il suffit de contacter votre assureur, soit par téléphone, soit via votre espace client en ligne. Le virement des fonds sur votre compte bancaire intervient ensuite. Les gains issus du rachat seront imposables, leur calcul dépend du montant du rachat et du total des versements effectués.
L’imposition des gains : PEA vs assurance-vie
En matière d’imposition des gains, le PEA et l’assurance-vie présentent des spécificités. Pour le PEA, les gains ne sont imposables que lorsqu’un retrait intervient. Passé 5 ans de détention, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu et seulement soumis aux prélèvements sociaux (17,2%).
Côté assurance-vie, l’imposition des gains dépend de la durée de votre contrat. Des exonérations sont prévues, notamment après huit ans d’épargne où vous pouvez être exonéré d’impôt sur le revenu sur vos gains. Seuls les gains (intérêts et plus-values) sont imposables lors d’un retrait.
Prélèvements sociaux : PEA vs assurance-vie
Au-delà de l’impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux sont un autre élément à prendre en compte dans le choix entre le PEA et l’assurance-vie. Pour le PEA et l’assurance-vie, le taux de prélèvements sociaux est le même, soit 17,2%.
Pour le PEA, ces prélèvements sont dus chaque année, quelle que soit la durée de détention du plan. Ainsi, même sans retrait, le détenteur d’un PEA doit s’acquitter de ces prélèvements.
En ce qui concerne l’assurance-vie, les prélèvements sociaux sont prélevés lors de l’inscription en compte des produits ou lors du retrait ou du dénouement du contrat. Ainsi, en l’absence de retrait, il n’y a pas de prélèvements sociaux.
Il est à noter que ces prélèvements sont composés de plusieurs taxes, parmi lesquelles la CSG (9,2%), la CRDS (0,5%) et le prélèvement de solidarité (7,5%).
PER, Livret A, CTO : autres options d’épargne
Au-delà du PEA et de l’assurance-vie, d’autres options d’épargne existent et peuvent être pertinentes en fonction de vos objectifs et de votre profil.
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est particulièrement indiqué pour ceux qui souhaitent se constituer une épargne en vue de leur retraite. Ce produit offre une fiscalité avantageuse en sortie et une grande liberté de choix en matière de supports d’investissement.
Le Livret A, pour sa part, est une solution d’épargne sans risque, dont les fonds sont disponibles à tout moment. Cependant, son taux de rendement est actuellement très faible.
Enfin, le Compte-Titres Ordinaire (CTO) est une enveloppe d’investissement qui permet de loger tous types de fonds et titres financiers sans restriction. Cependant, contrairement au PEA et à l’assurance-vie, le CTO ne bénéficie pas d’une fiscalité avantageuse.
Chacun de ces produits présente des caractéristiques spécifiques qui peuvent les rendre plus ou moins adaptés à votre situation et à vos objectifs. Il est donc essentiel de bien les comprendre avant de faire votre choix.
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