L’ESSENTIEL
- 2018 a été marquée par une baisse généralisée : 90 % des actifs ont connu une variation négative cette année.
- Les actualités diplomatiques et politiques ont largement contribué à la volatilité des marchés financiers.
- Néanmoins les perspectives pour 2019 après une baisse d’une telle ampleur sont positives.
Le constat
Les marchés financiers ont connu une année de baisse en 2018. La variation de l’indice Eurostoxx 600 ci-dessous (indice boursier composé des 600 principales capitalisations boursières européennes) au cours de cette période permet de voir que le cours de l’indice a diminué de 11 % sur l’année et de 15 % entre fin janvier, son point le plus haut et fin décembre 2018.
La prise du recul sur l’historique des variations de l’Eurostoxx 600 révèle qu’une variation de cette amplitude n’est pas une anomalie statistique.
En effet, sur la période 1999-2019, 4 baisses importantes se sont produites, dont deux plus fortes que celle de cette année. Malgré cela, le rendement moyen de l’indice sur la période reste largement positif.
Ce qui est plus rare que l’ampleur de la baisse, c’est que cette dernière touche l’ensemble des classes d’actifs financiers.
Presque toutes les classes d’actifs en baisse en 2018
Toutes les actions, qu’elles soient européennes, américaines, ou émergentes, ont connu une contraction supérieure à 10 %. Les foncières immobilières, moins cycliques, sont celles qui ont le mieux résisté à la baisse. L’or, réputé valeur refuge, n’a pas joué ce rôle puisque sa valeur sur 2018 a baissé de 2,3 %. Ainsi, les matières premières n’ont apporté que de la volatilité dans les portefeuilles, en particulier le pétrole dont la baisse a été de plus de 21,6 %.
Seules rescapées, les obligations américaines et européennes affichent une hausse modérée, néanmoins inférieure à l’inflation.
Performances des principaux indices boursiers en 2018 |
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ACTIONS | |
Actions France (CAC 40) | -10,95 % |
Actions Grande-Bretagne (FTSE 100) | -12,48 % |
Actions Zone Euro (Euro Stoxx 50) | -14,34 % |
Actions S&P 500 (USD) | -4,94 %< |
Actions Chine (CSI 300) | -25,66 % |
Actions Asie Pacifique | -13,92 % |
Foncières immobilières | -4,71 % |
OBLIGATIONS | |
Obligations d’Etats européens | +0,93 % |
Obligations d’entreprises (haut rendement) | -4,02 % |
Obligations internationales | -1,28 % |
Obligations Américaines (USD) | +0,8 % |
Matières premières | |
Or | -2,3 % |
Pétrole | -21,6 % |
INFLATION | |
inflation France | +1,8 % |
inflation États-Unis | +1,91 % |
Cette baisse généralisée a eu pour conséquence de neutraliser l’effet de la diversification, et a généré un environnement dans lequel les performances des gestionnaires étaient en grande majorité négative. Ainsi, en 2018, il était très difficile, voire impossible d’avoir un portefeuille qui ne soit pas dans le rouge.
Une analyse historique montre que cette situation est très rare. En 2017, le pourcentage d’actifs ayant eu un rendement négatif était de 1 %. Durant l’année 2018, au niveau global c’est près de 90 % des actifs qui ont affiché un rendement négatif. Un tel niveau n’avait plus été observé depuis la fin de la première Guerre Mondiale. Les variations extrêmes sont de courtes durées, un retour à la moyenne est à prévoir pour les années à venir. En particulier, nous pouvons nous attendre à une performance positive en 2019.
Pour en savoir plus : « Market-timing : faut-il essayer de battre les marchés financiers ? »
Les raisons de la baisse de 2018
Les mauvaises performances de l’année 2018 ne s’expliquent pas particulièrement par des fondamentaux économiques. En effet, la baisse boursière contraste la croissance mondiale, qui s’est élevé à 3,7 % pour l’année 2018. Les événements diplomatiques et politiques ont en revanche rythmé l’actualité et ont fortement desservi les marchés financiers.
2018, l’année d’une guerre diplomatique et commerciale entre les États-Unis et la Chine
La guerre commerciale que se sont livrés la Chine et les États-Unis a plongé les opérateurs financiers dans une incertitude constante.
Dès le début de l’année, le président américain Donald Trump a lancé les hostilités en indiquant vouloir instaurer de fortes taxes douanières. Il s’en est pris par la même occasion aux accords existant avec le Canada, le Mexique et l’Union Européenne.
La réplique de la Chine ne s’est pas fait attendre et les menaces sont passées à exécution. Ce sont finalement 200 milliards d’euros de marchandises qui ont été taxées en 2018.
Ces tensions commerciales ont généré, chez les investisseurs, la crainte d’un ralentissement des échanges mondiaux et par ricochet la crainte d’un ralentissement de la production mondiale.
Cela s’inscrit, qui plus est, à un moment où la Chine, commence à montrer des signes d’essoufflement. Sur la période Juillet-Septembre 2018, la croissance n’a progressé que de 6,5 % : niveau le plus bas depuis le premier trimestre 2009.
Une année marquée par des actualités politiques défavorables
L’actualité politique a été source de volatilité pour certains pays leaders économiques mondiaux :
- Aux États-Unis, l’arrêt des activités gouvernementales (shutdown) lié au refus d’allouer le budget demandé par Donald Trump pour la construction d’un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, paralyse le pays depuis plus d’un mois.
- En Europe, le Brexit, dure depuis juin 2016 et doit être mis en oeuvre le 29 mars prochain. Or, il n’y a toujours pas d’accord entre Londres et Bruxelles. Ces incertitudes provoquent une dévaluation de la livre sterling face à l’euro faisant craindre une perte d’activité pour l’industrie britannique.
- Toujours en Europe, l’Italie et la Commission Européenne n’ont réussi à se mettre d’accord sur le budget 2019 italien que le 19 décembre 2018. Plongeant ainsi le pays et la zone économique dans l’incertitude.
2018, la fin de l’argent facile ?
En 2018, la banque centrale américaine a relevé ses taux 4 fois, soit en tout 9 fois depuis 2015. Ces hausses marquent l’arrêt d’une politique monétaire indulgente, qui visait à faciliter le financement de l’économie américaine depuis la crise de 2008.
La hausse des taux décidée par Jerome Powell, gouverneur de la Federal Reserve est liée à des indicateurs économiques positifs : un taux de chômage faible, un niveau d’inflation dans la cible. Néanmoins, en relevant ses taux d’intérêts, la banque centrale américaine a provoqué une augmentation du coût de financement de l’économie. Les ménages et les entreprises auront, à l’avenir, plus de difficulté pour se financer. La crainte des investisseurs est donc que la hausse des taux ait un impact négatif sur la croissance du pays.
Quelles perspectives pour 2019 ?
En prenant du recul, l’analyse statistique montre que les années de baisses sont rares.
Depuis 1979, les actions américaines ont été en hausse dans 80 % des cas. Autrement dit, une année de baisse a une chance sur 5 d’être observée. Plus important, une année qui suit une année de baisse est en moyenne plus performante. Sur l’indice Wilshire 5000, la performance moyenne annuelle est de 12,29 %, là où, après une année de baisse, la performance moyenne est de 14,42 %. Cette prime de 2 % de performance s’explique par un phénomène de retour à la moyenne, un retour à la tendance de long terme.
Ainsi, statistiquement, l’année 2019 devrait être une année de récupération. Nous ne pouvons qu’espérer que les éphémérides politiques et diplomatiques ouvertes en 2018 se referment en 2019, pour laisser libre cours au bon fonctionnement de l’économie et des marchés financiers.
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