Comment savoir si le prix d’une action est sur ou sous-évalué ?

Publié le 12/12/2023

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Déterminer si le prix d’une action est surévalué ou sous-évalué constitue un défi majeur pour les investisseurs. Cette évaluation nécessite une analyse approfondie des multiples facteurs financiers, économiques et sectoriels. L’art d’évaluer une action implique de comprendre sa vraie valeur intrinsèque, qui peut être influencée par des indicateurs comme les ratios financiers, les performances de l’entreprise, ainsi que les conditions du marché. Dans ce contexte, les investisseurs doivent s’appuyer sur une gamme d’outils et de méthodes d’analyse, allant de l’analyse fondamentale à l’analyse technique, pour éclairer leurs décisions d’investissement.

Quel est le juste prix d’une action ?

Chaque action émise par une entreprise cotée en Bourse correspond à une part de son capital, dont les investisseurs peuvent se porter acquéreurs. Le prix d’une action évolue en fonction de l’offre et de la demande: il correspond au prix permettant au plus grand nombre d’ordres d’achat et de vente d’être exécutés à un instant donné.

Les gérants actifs cherchent à calculer le juste prix des actions

Dans l’univers fascinant de la finance, la valeur d’une action est souvent au cœur des débats. Une action est considérée comme sous-évaluée quand son prix de marché est inférieur à sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire la valeur que les analystes et les investisseurs estiment qu’elle devrait réellement avoir. À l’inverse, une action est dite surévaluée si son prix excède cette valeur intrinsèque estimée.

Au cœur de cette dynamique se trouvent les gérants dits « actifs », des stratèges financiers qui cherchent à maximiser les rendements en investissant dans des entreprises sous-évaluées. Leur démarche est double : d’une part, ils recherchent des sociétés dont le prix actuel ne reflète pas adéquatement leur valeur réelle, une approche connue sous le nom d’investissement « value ». D’autre part, ils ciblent des entreprises dont le cours ne traduit pas encore leur potentiel de croissance futur, une tactique typique de la stratégie d’investissement « growth ». Dans les deux cas, l’objectif est de bénéficier de l’amélioration future de la performance de ces entreprises pour réaliser des gains significatifs.

Le grand défi pour ces gérants est de déterminer avec précision le « juste prix » de chaque action. Cette quête, à la fois complexe et nuancée, implique une compréhension approfondie des multiples facettes du marché, ainsi qu’une analyse perspicace des tendances économiques et sectorielles. En anticipant correctement les écarts de valorisation avant qu’ils ne se concrétisent, ces gérants peuvent non seulement saisir des opportunités de rendement élevé, mais aussi éviter les écueils d’investir dans des actions surévaluées. C’est une danse délicate entre risque et récompense, où la finesse d’analyse et la prudence stratégique sont les clés du succès.

Ils utilisent pour cela l’analyse fondamentale

L’analyse fondamentale est la technique la plus utilisée par les gérants actifs. 

Elle repose sur deux postulats :

  • le prix d’une action en bourse ne reflète pas la valeur de ses fondamentaux
  • à terme, le prix évolue pour refléter cette valeur « réelle » ou « intrinsèque » 

Cette méthode prend en considération de nombreux éléments quantitatifs et qualitatifs.

Les facteurs quantitatifs

L’analyse se base sur l’étude d’un certain nombre de données mesurables et chiffrés :

  • les éléments comptables : bilan, compte de résultats, chiffre d’affaires, excédent brut d’exploitation, résultat net …
  • les ratios financiers : par exemple le ROA (return on assets) pour mesurer le rendement des actifs, le ROE (return on equity) pour mesurer la rentabilité financière, le ROS (return on sales) pour mesurer la rentabilté commerciale, etc.
  • les ratios boursiers : par exemple le BNPA (bénéfice net par action), le PER (price earning ratio), le VE/CA (valeur d’entreprise / chiffre d’affaires), le VE/ EBE (valeur d’entreprise / excédent brut d’exploitation), etc.

Les facteurs qualitatifs

Les gérants prennent aussi en compte les éléments immatériels qui peuvent influer sur la santé de l’entreprise, par exemple :

  • la qualité de l’équipe de direction : composition, formation, expérience ;
  • la pertinence du business model par rapport au contexte sectoriel et économique ;
  • les éléments géopolitiques ou environnementaux pouvant avoir un impact sur les marchés ou les secteurs dans lesquelles l’entreprise intervient.

Il est impossible de prévoir l’évolution du prix d’une action

Si la gestion active repose sur cette capacité présumée des gérants à estimer le juste prix d’une action et anticiper son évolution, nous sommes persuadés que cet exercice est non seulement complexe, mais infructueux. C’est d’ailleurs ce qu’a démontré au cours des dernières années la recherche académique.

Parce que les marchés boursiers sont décorrélés de l’économie

Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, l’a rappelé récemment dans les colonnes du New York Times : « rappelez-vous de trois règles. Premièrement, le marché boursier n’est pas l’économie. Deuxièmement, le marché boursier n’est pas l’économie. Troisièmement, le marché boursier n’est pas l’économie […]. La relation entre la performance des actions – largement déterminée par l’oscillation entre la cupidité et la peur – et la croissance économique réelle a toujours été à mi-chemin entre molle et inexistante. »

Parce que les agents économiques ne sont pas rationnels

Le raisonnement de Paul Krugman visait, dans ce cas précis, à expliquer pourquoi les indices boursiers ont rebondi dans le contexte de crise du Covid-19 bien avant que la situation sanitaire elle-même ne s’améliore.

Mais il rejoint plus largement la thèse de Robert Shiller, prix Nobel d’économie 2013, selon laquelle aucune anticipation rationnelle ne peut permettre de prédire les variations de prix observées sur les marchés financiers. En s’intéressant au phénomène des bulles financières et immobilières, Shiller a mis en évidence l’irrationalité des agents économiques. Ceux-ci sont en réalité influencés par des facteurs culturels, structurels et psychologiques, qui biaisent leurs les décisions et donc le comportement des marchés.

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A savoir

Nul n’échappe aux biais cognitifs

L’influence de la psychologie sur les décisions d’investissement et donc sur lla comportement des marchés financiers n’est plus a prouver. C’est un autre prix Nobel d’économie, Daniel Kahneman, qui a posé avec son confrère psychologue Amos Tversky les bases de la finance comportementale.

Leurs travaux ont démontré l’existence de biais cognitifs qui trompent, à leur insu, l’ensemble des agents économiques : non seulement les investisseurs individuels peu aguerris, mais aussi les professionnels de la finance.

Parce que les marchés sont (partiellement) efficients

Eugène Fama, qui a reçu le prix Nobel d’économie en 2013 comme Robert Shiller, fonde ses travaux sur un postulat très différent : celui de l’efficience des marchés financiers.

Dans un marché efficient, l’information est diffusée de manière simultanée et transparente à tous, de sorte que le cours de chaque actif reflète pleinement l’information disponible. Le prix d’un actif ne peut pas être sur ou sous-évalué et il n’y a pas d’écart entre valeur de marché et valeur intrinsèque.

Si l’efficience parfaite est utopique, Fama a démontré que les marchés financiers sont partiellement efficients. Est-ce contradictoire avec l’irrationalité des agents mise en évidence par la finance comportementale ? Non, si l’on se place sur deux échelles distinctes :

  • à l’échelle micro-économique et sur le court terme, les marchés sont partiellement efficients. Les informations officielles concernant les entreprises sont accessibles à tous et intégrées à leurs cours en temps réel. Il est donc impossible d’anticiper les évolutions de prix basées sur ces données.
  • à l’échelle macro-économique et sur le plus long terme, les marchés sont influencés par les biais et les comportement irrationnels des agents économiques. Il est donc difficile d’anticiper leur évolution au regard du contexte économique.

Comment investir sans prédire les cours de bourse ?

Les marchés financiers sont imprévisibles. Partant de ce constat, il faut se poser les bonnes questions. Non pas : comment faire mieux que le marché ? Mais : comment bénéficier de la performance du marché ?

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Oubliez la gestion active, qui ne permet pas de battre le marché

La gestion active se donne pour objectif de battre les marchés, c’est à dire délivrer une performance supérieure à celle des indices boursiers. Cela suppose de faire des choix : par exemple privilégier l’action Renault à l’action Peugeot car on pense qu’elle sera plus performante à l’avenir. Mais cette promesse ne peut pas être tenue, pour plusieurs raisons.

Aucun gérant n’a de boule de cristal

Dans un marché partiellement efficient, quel gérant peut prétendre disposer d’informations que les autres n’ont pas ? Si l’action Renault est moins chère que l’action Peugeot, cela reflète sa valeur intrinsèque à un instant t. Cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est sous-évaluée et il est impossible d’estimer avec certitude que son cours va s’apprécier.

Si un gérant gagne, les autres perdent

L’évolution du prix d’une action résulte de l’offre et de la demande. Ainsi, lorsqu’un gérant achète des actions Renault, un autre les lui vend – peut être pour acheter des actions Peugeot. Les deux fonds sont sûrs de leurs positions, mais seulement un des deux a raison. Par conséquent, chaque année, la moitié des fonds d’investissement fait mieux que le marché, quand l’autre moitié fait nécessairement moins bien.

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A savoir

Les frais de gestion grèvent les performances des fonds actifs

En réalité, si l’on prend en compte les importants frais de gestion prélevés par les fonds actifs (1,7 % en moyenne pour les fonds actions), ce sont environ 80 % d’entre eux qui délivrent une performance inférieure à celle de leur indice de référence. (Source : SPIVA)

Privilégiez la gestion passive pour capter la performance des marchés

L’approche de la gestion passive est différente : elle cherche à capter la performance des marchés, sans les battre, en reproduisant le comportement des indices boursiers. Elle utilise pour cela des fonds indiciels cotés aussi appelés ETF ou trackers, qui répliquent les performances des indices boursiers et présentent de nombreux atouts :

  • des frais réduits : comptez entre 0,1% et 0,5% de frais de gestion annuels. C’est parfois 20 fois moins qu’un fonds traditionnel ; 
  • une performance fidèle au marché : contrairement aux fonds traditionnels qui ont 80% de chances de sous-performer le marché, les ETF délivrent une performance conforme à celle des indices. Il n’y a donc pas de mauvaises surprises !
  • une large diversification : certains ETF peuvent être composés de plusieurs centaines, voire milliers de titres financiers, alors que les fonds traditionnels n’en contiennet généralement que quelques dizaines. Or, la diversification est le seul moyen de réduire le risque d’un portefeuille d’investissement sans en réduire l’espérance de gain.

Ce que Nalo peut faire pour vous

Nalo vous propose de capter la performance des marchés tout en réduisant vos frais grâce à une assurance-vie 100 % en ligne.

Parce qu’il est impossible de prévoir l’évolution du prix d’une action à court terme pour battre le marché, nous privilégions l’utilisation d’ETF à celle des fonds traditionnels.

Parce que les biais comportementaux peuvent avoir un impact négatif sur la performance des investissements, nous avons défini et automatisé un certain nombre de règles de gestion. Nos algorithmes, bien que reflétant l’intelligence de ceux qui les ont développés, n’ont pas d’émotions.

L’Essentiel

  • La gestion active utilise l’analyse fondamentale pour déterminer si les actions sont sur ou sous-évaluées et profiter des écarts de valorisation
  • En réalité, la recherche académique a démontré qu’il est impossible de prévoir l’évolution du prix d’une action à court terme : la sélection de titres est donc un exercice périlleux
  • Nous vous recommandons donc de privilégier la gestion passive, qui ne cherche pas à battre le marché mais à capter sa performance

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