Aversion au risque

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L’essentiel

  • l’aversion au risque correspond à un comportement visant à éviter au maximum la prise de risque ;
  • elle influe directement dans les choix des consommateurs et des investisseurs ;
  • elle est extrêmement subjective et difficile à mesurer malgré les tentatives de la quantifier

Le terme « aversion au risque » désigne l’attitude qu’ont les investisseurs à privilégier spontanément les placements peu risqué. Un individu averse au risque préférera ainsi un investissement sûr offrant un faible rendement à un investissement proposant un retour sur investissement plus important mais plus risqué. L’aversion au risque est l’exact opposé du “goût pour le risque”. 

Cette notion est très subjective et difficile à évaluer en pratique car il s’agit avant tout d’un comportement psychologique et qui peut être amené à évoluer au fil du temps et selon du contexte économique. Cette aversion peut d’ailleurs être plus ou moins marquée. Chacun évalue le risque d’un investissement à l’aune de ses connaissances et de son expérience individuelle. 

Exemple classique d’aversion au risque

L’exemple le plus classique d’aversion au risque se présente sous la forme d’un choix entre deux options :

  • Recevoir 50 euros de manière certaines ;
  • Faire un tirage au sort, avec une chance sur deux de remporter 100 euros ou rien.

Mathématiquement, l’espérance de gain est la même : 50 euros. Cependant la seconde option est plus risquée. La plupart des gens choisira donc la première option par aversion pour le risque. Certaines personnes non averse au risque préféreront parier et imaginer qu’il est possible d’atteindre un gain deux fois supérieur quitte à ne rien obtenir.

L’aversion au risque peut d’ailleurs être déformée par l’appétence pour le gain. Ainsi la troisième option suivante, “une chance sur 10 000 de gagner 500 000 euros”, a la même espérance de gain. Elle est aussi plus risquée que toute les autres. Néanmoins elle peut apparaître à certain comme beaucoup plus attractive. C’est ce qui explique que les jeux de hasard comme le loto aient tant de succès. 

Aversion au risque et choix d’investissement

De façon générale, une personne averse au risque choisira un placement au rendement plus faible mais pas ou peu risque (bons du Trésor par exemple, ou obligations qui permettent le versement régulier d’un dividende). A l’inverse une personne ayant une forte propension au risque préférera des investissements plus risqués mais où il sera possible de gagner gros.  

Par exemple, on dit souvent qu’un père de famille est averse au risque car il a la responsabilité de sa famille : la peur des conséquences de sa perte potentielle est supérieure à la satisfaction du gain possible. A l’inverse, le boursicoteur, enclin au risque, n’hésitera pas à “parier” sur des entreprises dont il estime que le potentiel de gain est important. 

L’aversion au risque, lorsqu’elle est trop marquée, est un biais émotionnel et cognitif. Il convient d’essayer de la mettre de côté dans la gestion de son patrimoine. C’est le rôle du conseiller financier que d’évaluer la “dose de risque” appropriée aux projets d’investissement de ses clients.   

La difficulté de mesurer l’aversion au risque

La mesure de l’aversion au risque, nous l’avons dit,  relève de la psychologie. C’est aussi le champs d’étude de l’économie comportementale, qui présuppose que les agents ne sont pas rationnels, contrairement aux hypothèses de l’économie classique. Il existe une formule pour calculer le coefficient d’aversion au risque : c’est le ratio de l’opposé de la dérivée seconde de l’utilité de l’agent sur son utilité marginale (dérivée première) : -U’’(x)/U’(x). Plus généralement, si la fonction d’utilité est concave, il y a aversion pour le risque, si elle est convexe il y a attrait et si elle est linéaire l’agent est indifférent ou neutre. Cela déplace cependant le problème, puisque la fonction d’utilité est également propre à l’agent est très difficile en pratique à déterminer.

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