L’Essentiel
- Un credit default swap est un produit dérivé financier qui permet de couvrir un risque
- Ce produit a été élaboré par JP Morgan en 1994 face à un risque important de catastrophe naturelle
- Ils ont par la suite fait l’objet de spéculation sur les défauts de paiement d’entreprises et d’Etats.
Un credit default swap (CDS) est un produit dérivé qui permet à un investisseur “d’échanger” ou de compenser un risque de crédit avec celui d’un autre investisseur. Il s’agit d’une assurance en cas de défaut de paiement. Il fait partie de la famille des swaps, qui sont des produits financiers qui fixent un échange de flux financiers entre deux parties.
En pratique, l’acheteur du CDS paie une prime annuelle fixe en amont, au vendeur du CDS qui s’engage à compenser les éventuelles pertes lié, généralement lié au défaut d’une entreprise sur un prêt obligataire.
Quelles sont les caractéristiques d’un CDS?
Elles portent sur plusieurs éléments de définition:
– L’actif qui fait l’objet de la couverture (généralement une obligation ou des bons du trésor) ;
– La valeur notionnelle de l’actif sur laquelle porte la garantie ;
– Le montant de la prime versée, qui dépend du risque du sous-jacent assuré, fixé par un calcul actuariel. Le montant de la prime augmente à mesure que la qualité du crédit diminue. Cette prime est calculée sur la base du montant notionnel de l’actif à couvrir ;
– La date d’échéance du contrat ;
– Le détail des éléments qui peuvent déclencher le versement de la prime (défaut de paiement, restructuration de dette, etc.)
Les CDS sont régulés par l’International Swap and Derivatives Association (ISDA) qui réunit les différents acteurs de marché au sein d’une organisation professionnelle. En général, la durée d’un CDS est de 5 ans. La compensation du risque – qui tend à éliminer le risque de contrepartie sur tous les types de marchés financiers – est, quant à elle, supervisée par le règlement Emir sur les marchés européens.
Historique et controverses
Les CDS ont à l’origine été développés au sein de la banque d’affaire JP Morgan Chase en 1994, dans un contexte particulier : en pratique, il s’est agit d’un crédit de 4.8 milliards de dollars octroyé à la compagnie pétrolière Exxon pour se prévenir des risques liées à une marée noire déclenchée par le naufrage du pétrolier Exxoon Valdez. Cette opération a marqué la création d’un nouveau type d’instrument financier. Par la suite, dès 1998, les CDS furent mieux structurés en vue d’être plus largement commercialisés, et connaissent une demande très importante dans les années 2000.
On a par la suite dénoncé l’abus de ces produits, qui auraient participé à l’effondrement du système financier en 2007-2008.
En effet, les CDS sont aussi utilisés comme des outils de spéculation, achetés par des investisseurs qui ne protègent aucun actif : il s’agit alors de « CDS à nu ». C’est en particulier ce type de CDS qui a été accusé d’avoir alimenté la crise de 2008. Pour autant, le FMI en 2013 avait déclaré que les CDS n’étaient pas une source d’instabilité.