L’Essentiel
- le LIBOR est le taux interbancaire de référence auquel les banques se prêtent entre elles des liquidités
- il est déterminé et recalculé tous les jours à Londres
- il a fait l’objet de polémiques et de manipulations, d’où les réflexions actuelles pour le remplacer par un autres indice plus “sûr”.
Le London Inter-bank Offered Rate (LIBOR), ou taux interbancaire, est un taux d’intérêt de référence auquel les grandes banques mondiales se prêtent mutuellement à court terme (pour des durées allant de un jour à un an).
Le taux est calculé et publié chaque jour à 11h par l’Intercontinental Exchange (ICE). Ce taux interbancaire est utilisé pour les prêts en blanc que les banques se font entre elles, c’est-à-dire pour les prêts qui ne sont pas garantis par des titres pris collatéral.
C’est l’indice le plus utilisé pour déterminer les taux d’intérêt à court terme, et la plupart des banques s’en servent comme point de référence pour exprimer des taux d’intérêt à leurs clients. Il est exprimé pour dix devises, notamment le dollar américain, canadien ou néo-zélandais, la livre sterling, l’euro, le yen ou encore le franc suisse, et pour 15 maturités de 1 jour ou overnight à un an. Le taux le plus utilisé et dont on parle spontanément est le LIBOR 3 mois.
Détermination du taux LIBOR
Les banques qui participent à la détermination du taux doivent communiquer le taux auquel elles sont prêtes à prêter ou à rémunérer les dépôts à la British Banker’s Association (BBA) : à ce moment-là elle ne peut pas connaître les taux des autres banques. Les valeurs extrêmes sont retirées du calcul pour ne pas créer de biais trop importants, en général on retire les 25% supérieurs et 25% inférieurs du panel.
La BBA fait la moyenne des taux des dépôts interbancaires de cette sélection. Selon la maturité ou la devise, toutes les banques du panel n’interviennent pas dans le calcul, le nombre de banque concernée varie ainsi de 6 à 18.
Polémique sur le LIBOR et fin de l’indice
En 2011, des révélations ont été faites concernant des manipulations du taux LIBOR par certaines banques, de 2006 à 2009, qui s’étaient concertées là où elles sont supposées ignorer les taux déclarés par les autres, dans le but de générer plus de profit et pour dissimuler leurs difficultés économiques dans le contexte de la crise financière. Ces manipulations permettaient d’encourager la vente de certains produits financiers plutôt que d’autres, ainsi que certains prêts. Le Wall Street Journal a même évoqué la responsabilité de ce taux falsifié dans l’effondrement du système financier, puisqu’il donnait une vision faussée de l’écosystème qui lui apportait une totale confiance. Plusieurs banques ont été condamnées après plusieurs années d’enquête, en 2017, à verser en tout 8 milliards d’euros d’amendes.
Cette situation a incité le système financier à réfléchir à une réforme de cet indice : plutôt que de se fonder sur des estimations et déclarations des différentes banques, l’idée serait davantage de partir du prix des transactions réelles, ajustées au jour le jour. A l’heure actuelle, on prévoit l’arrêt du LIBOR pour la fin de l’année 2021, remplacé par un nouvel indice. De la même façon, l’Euribor devrait aussi faire l’objet du même type de réformes, a annoncé la BCE.