L’Essentiel
- Le mercantilisme fût le courant de pensée économique dominant entre le 16ème et le 18ème siècle.
- Le mercantilisme se fonde sur l’idée principale que la richesse et la puissance d’une nation provient des exportations et de l’accumulation de métaux précieux.
- Sous ce courant de pensée, les nations européennes ont fréquemment eu recours à leurs forces armées afin de protéger leurs moyens de production, routes commerciales et marchés.
Définition du mercantilisme
Le mercantilisme est un courant de pensée économique dont l’essor s’étendit du 16ème au 18ème siècle. Le mercantilisme se fonde sur l’idée que la richesse mondiale est finie et statique. Pour avoir une nation forte, les pays européens de l’époque ont donc cherchés à s’accaparer la plus grande part possible de cette quantité finie de ressources en maximisant leurs exportations tout en minimisant leurs importations via d’importantes taxes douanières. L’objectif étant que l’excédent commercial permettent l’entrée sur le territoire d’or et d’argent.
L’histoire du mercantilisme
Popularisé en Europe début 1500, le mercantilisme se construit autour du principe que les intérêts d’une nation sont les mieux servis lorsqu’elle amasse des métaux précieux, comme l’or ou l’argent. Pour ce faire, il est nécessaire d’exporter ses autres ressources au maximum afin de s’accaparer les réserves en or ou en argent des autres pays.
Le mercantilisme succède en Europe au système féodal en place jusqu’alors. L’Angleterre est à cette époque au cœur de l’empire colonial britannique, mais ne dispose sur son sol d’assez peu de ressources naturelles. Afin de pousser les colons britanniques à consommer des biens anglais et ne pas acheter des produits étrangers, l’Angleterre a donc profondément modifié sa fiscalité afin de favoriser la consommation domestique. En 1764, l’Angleterre instaure ainsi le Sugar Act, qui taxe fortement le sucre et la mélasse issus de pays étrangers dans le but d’offrir aux exploitations de sucre des Indes Occidentales un monopole sur le marché des colonies anglaises.
Ce courant de pensée a fréquemment poussé les pays européens à engager leur puissance militaire dans la protection de leurs ressources et de leurs moyens de production. Les mercantilistes pensaient que la richesse d’une nation dépendait directement de sa richesse en métaux précieux. Cette quête est allée pendant de nombreuses années de paire avec une forte expansion urbaine, un développement agricole et la constitution d’une puissante flotte marine afin d’alimenter les colonies et de favoriser les échanges de ressources.
L’idéal mercantile de Jean-Baptiste Colbert
Jean Baptiste Colbert (1619-1683) fût l’un des principaux ministres de Louis XIV. Il a notamment été contrôleur général des finances de 1665 à 1683, et a joué un rôle majeur dans la promotion et l’instauration d’une politique mercantiliste en France. Dévoué au royaume, Colbert a cherché à contrer la puissance des royaumes voisins en forte croissance, comme les Provinces-Unies (Pays-Bas actuels).
Jean-Baptiste Colbert fait, entre autres, développer la marine française afin de lui fournir une force de déploiement suffisante à protéger l’intégralité de ses routes commerciales. Il a également été à l’origine de la création de la Manufacture royale de glaces de miroirs, ainsi qu’à son développement. En espionnant les verriers vénitiens, qui détenaient à l’époque le quasi-monopole d’exportation des glaces dans toute l’Europe, il parvient à imposer la manufacture française comme l’exportateur numéro un et à supplanter la ville de Venise en devenant le plus gros exportateur de miroirs.
Bien que certaines de ses pratiques se soient révélées inefficaces, les idées véhiculées par Jean-Baptiste Colbert étaient à l’époque extrêmement populaires avant d’être peu à peu supplantées par les théories de l’économie classique et libérale.
